Finances communales : On ne dissipe pas le brouillard avec un éventail !

Les élus de la majorité nous ont conviés à une réunion publique afin de discuter du budget. Initiative intéressante… mais mal partie : était-ce une réunion municipale ou une réunion politique car ce tract financé par la mairie était signé « les élus de la majorité »?

Second mauvais départ, le dessin animé sur le budget, bien mal adapté à la situation de Saulx-les-Chartreux.

Ensuite la présentation d’un diaporama peu réaliste mettant en valeur les investissements de la commune, la baisse des dotations de l’État et les charges qui pèsent sur la commune. Les élus ont exposé leurs mesures d’optimisation financière comme le recours aux marchés publics ou la formation du personnel alors que ce sont des dépenses obligatoires!

Pourquoi est-il peu réaliste ? Ce sont les questions car c’était bien des Salucéens, quoiqu’en dise l’un des élus. (Les parents d’élèves, le comité des fêtes, le public présent, les membres de l’opposition et ceux du "Printemps de Saulx" ne sont pas des Salucéens ?)

La première question a porté sur le manque d’anticipation de la politique budgétaire communale. En effet, alors que la baisse de la DGF est annoncée depuis quelques années, la commune a entrepris un programme d’investissements tout azimut, sans prévoir avec précision les frais de fonctionnement des équipements. L’effet de ciseau est très net en 2014. Ce programme a été lancé alors que la commune est endettée depuis longtemps. Ce n’est donc pas uniquement la baisse des dotations de l’État qui est à l’origine des problèmes de la commune.

Une question intéressante a été posée sur les charges de personnel et notamment sur le glissement vieillesse –technicité (GVT). Une personne ne connaissant pas cet acquis important dans la fonction publique a demandé sa diminution. Il a fallu rappeler que cette mesure datant de 1945 n’est absolument pas une nouvelle charge pour la commune. Il est quand même curieux pour des élus de gauche de présenter le GVT comme une charge et de le mettre au même plan que la baisse des dotations de l’État. Concernant la gestion des services, un élu a annoncé que la commune était contre les privatisations de service, alors que l‘entretien de certains équipements a été attribué à une société!

De nombreuses questions ont été posées sur le nombre de logements exact prévus dans la ZAC. La réponse du maire a été « 500 logements à peu près » ? Le recensement fait par nos soins sur les panneaux obligatoires affichant les permis de construire indique d’ores et déjà un chiffre de 431 logements dont 246 en accession. Cependant il reste 4 lots à construire ne comportant aucune information pour le moment. Le devenir de la parcelle qui devait accueillir la zone d’activité économique reste incertain sur sa destination finale.

Le Maire n’a pas été capable non plus, de répondre à la question sur la participation financière de l’aménageur de la ZAC.

Des parents d’élèves se sont inquiétés à propos de nombreux problèmes : transport scolaire (le tract a bien évoqué une suppression de ce service même si le maire a nié), sur-occupation des cantines et du centre de loisirs, non accueil des écoles par la médiathèque. Des propositions ont été lancées sur les repas dans les cantines. Aucune réponse concrète de la part des élus.

L’élue chargée de la culture s’est contentée de dire qu’il y avait eu des problèmes de personnel à la médiathèque en 2014 et 2015, sans entrer dans le détail.

Des questions ont été posées sur l’achat de véhicules destinés aux services municipaux, notamment la voiture du DG et les motos peu utilisées de la police municipale. Le maire nous a rassuré en nous disant que les motos avaient été utilisées une fois un dimanche afin de faire des contrôles de délinquant ( ?) dans la forêt. Un vélo aurait été peut-être plus adapté … Mais de toute façon le maire a considéré que les questions sur les véhicules étaient des broutilles et qu’elles n’avaient aucun intérêt ! Broutilles, mais de combien Monsieur le Maire?

Des questions ont été posées sur les économies d’énergie (électricité et chauffage dans les bâtiments publics, éclairage public) mais les réponses des élus ont été très évasives et très banales. 

De même, une personne s’est inquiétée du coût de l’abri à déchets en face de la pharmacie (rappelons qu’il a coûté 15 000 euros). Aucun élu n’a été capable de répondre à cette question ! On peut s’interroger sur la nécessité de ce type d’équipements plutôt que la pose de bornes d’apport volontaire enterrées, par ailleurs non négocié avec les promoteurs et l’aménageur pour la ZAC.

La baisse des subventions aux associations a été évoquée ainsi que le problème de la tarification des services délivrés par les associations. Là non plus, aucune proposition concrète des élus. Une fausse information a été donnée à propos de la baisse d’une subvention du département à une association d’éducateurs de rue, alors que le département maintient bien sa subvention pendant 3 ans.

La tarification des services publics est un sujet qui inquiète les Salucéens. Rappelons que le conservatoire est devenu très cher en obligeant les familles à prendre 3 heures de cours. Certaines familles envisagent de prendre des cours privés.

La question de la police municipale a été posée. Une mère de famille a demandé quelles étaient ses missions exactes, tant elles sont peu claires et le personnel peu présent. Hormis des banalités sur le rôle d’une police municipale, le maire a réaffirmé qu’ils étaient présents dans la forêt de Saulx !

Les Salucéens se sont plaint des problèmes de stationnement et du manque de PV donnés aux contrevenants. Le maire a répondu que dans la rue Joliot Curie, sa rue, les PV étaient bien distribués! La seule réponse serait-elle la pose de ces petits potelets verts qui coutent une fortune à la commune et la pénalisation par procès-verbal des véhicules en infraction comme le suggère un certain nombre d’élus ou de membres de l’opposition municipale. Construisons plutôt ensemble une véritable réflexion sur la circulation et le stationnement sur notre commune.

Pour illustrer le manque de présence de cette police, un habitant du Rocher a expliqué qu’un panneau «attention traversée de chat» a été apposée de façon illégale (le Maire, sans rire, a affirmé que ce n’était pas la mairie) et que la police municipale n’avait rien vu !

La question de la gestion de l’eau a été posée et beaucoup de Salucéens ont appris que la gestion a été transférée à la communauté d’agglomération, « cette fameuse intercommunalité » comme dit le Maire. Le manque d’information sur les transferts de compétence est flagrant. A aucun moment il n’a été dit ce que pouvait apporter l’intercommunalité, en compensation des baisses de dotation de l’État.

D’ailleurs on sent bien que nos élus sont perdus dans cette intercommunalité. Le maire a répété sans cesse qu’il était dans le « brouillard ». On ne dissipe pas le brouillard avec un éventail, comme viennent de le faire les élus.

Des questions ont été posées sur la politique économique de la commune : comment attirer des entreprises, des bureaux. Ici le flou le plus total. La réponse a été : Les entreprises ne veulent pas venir sur Saulx. Et puis la CET (ex TP) est versée à la communauté d’agglomération. Alors on s’en fout … 

Il est d’ailleurs dans le brouillard sur de nombreux sujets : l’avenir de la ZAC, la baisse des dotations de l’État, l’intercommunalité…

Il s’est jeté sur une proposition de « pass famille » à 10 euros, certes intéressante, mais nettement insuffisante pour rétablir les finances de la commune. Toutes les propositions de fond ont été rejetées.

Lorsque des questions ont été posées sur les propres propositions de la commune en matière de réduction du budget, le silence le plus total s’est abattu sur la salle.

Alors quel plan a adopté la majorité municipale ?

Alors que déjà en 2014, il était nécessaire de maitriser les dépenses, les élus démissionnaires s’étaient abstenu en Conseil Municipal sur le recrutement d’un nouveau cadre A.

En mars 2015, après avoir alerté le Conseil Municipal sur les difficultés budgétaires et les recettes incertaines nous n’avons pas approuvé le budget

Faudra-t-il augmenter de 10% les impôts pour combler les 400 000€ manquant sur le budget 2016. 

Jusqu’où ira cette majorité, à bout de souffle, augmentation des impôts, hausse des tarifs, diminution des services à la population...Quelle addition pour les Salucéens?

Restons vigilants et donnons notre avis !