Il est
permis de s’interroger sur les conséquences des grands projets d’urbanisation
décidés par l’Etat sur le plateau de Saclay et sur les conséquences pour notre
commune. Le plateau de Saclay est au cœur d’enjeux contradictoires :
devenir le support du développement économique de la région ou préserver la
richesse se sa terre pour une agriculture durable. Martine Debiesse défend la
richesse agricole de ce territoire dans un livre : « Terres précieuses ».
Une
urbanisation
25 octobre dernier, le Président de la
République a inauguré
à grands renforts de publicité l’Institut de mathématique
à Orsay, l’école Centrale Supélec à Gif sur Yvette et a visité les laboratoires
de l’Ecole Polytechnique à Palaiseau. Il a consacré ainsi un pôle scientifique
majeur, regroupant la fine fleur de la recherche qui va largement irriguer le
territoire en autant de bassins de vie et d’emploi. Le Plateau de Saclay va
accueillir aussi dans les prochaines années un grand hôpital sur le site de
Corbeville, hôpital qui met en péril l’avenir de l’hôpital de Longjumeau. Non
loin de cette implantation, si le projet
est retenu définitivement, fin 2018, une Exposition Universelle s’y déroulera
en 2025. Pour desservir les différents sites d’activité et pouvoir faire face
aux migrations quotidiennes, la Société du Grand Paris projette d’y installer
la ligne 18, opérant ainsi une liaison avec la ligne B du RER et l’aéroport
d’Orly. Des projets de logements et d’équipements publics devraient
naturellement suivre. Cette urbanisation
va manger des terres fertiles alors que l’on prône le relocalisation des
ressources alimentaires. Elle va créer de nouveaux problèmes de circulation qui
ne manqueront pas d’affecter notre commune. Et les promoteurs immobiliers ne
manqueront pas de lorgner sur Saulx les Chartreux qui disposent encore de
terres urbanisables si la mairie ne met pas un frein à cette frénésie.
Des terres réputées très fertiles.
Depuis plus de cinq siècles les terres
exceptionnellement fertiles de ce Plateau ont produit les légumes, les fruits,
les céréales, le lait, la viande pour les populations environnantes. L’agriculture
péri urbaine est reconnue pour ses bienfaits en terme d’alimentation en circuit
court, en terme de lutte contre la pollution, en terme d’accueil de la faune
et en terme de lutte contre la
spéculation foncière.
Un livre
de témoignage
C’est tout le mérite du livre de Martine
Debiesse, « Terres précieuses » que de se faire l’écho des voix
d’agriculteurs et agricultrices installés depuis des années sur le plateau,
quand celles ci n’y sont pas présentes depuis plusieurs générations.
Des
acteurs locaux entreprenants
Le livre est constitué d’interview d’acteurs,
hommes et femmes qui font aujourd’hui l’agriculture du Plateau de Saclay.
Certains sont très connus comme la famille Dupré qui cultive la ferme de
Viltain, connue largement pour ses cueillettes et ses vaches ou les pépinières
Allavoine qui ont trouvé sur le plateau un refuge suite à leur expropriation de
leur implantation historique à Jouy en Josas, terres sacrifiées pour faire
passer l’A86.
On découvre aussi le parcours de la famille
Vandame, un céréalier traditionnel qui se convertit en blé bio, moud sa farine,
installe un fournil à Villiers le Bâcle et vend son pain grâce à une AMAP.
L’histoire de Charles Monville à Favreuse, qui,
ancien directeur de Natures et découvertes opère une reconversion
professionnelle en devenant agriculteur et producteur de poulets bio, est très
révélatrice d’une génération qui prend conscience des enjeux d’une alimentation
saine et de qualité.
Marie-Thérèse et Elisabeth Nicolardot racontent
comment elles ont transformé une exploitation céréalière en une pension pour
chevaux.
Et puis, il y a aussi la démarche de celles et
ceux qui se sont regroupés pour être plus efficaces au sein d’associations
comme la SCI Terres fertiles, et Terres et cités. Évidemment, le mouvement des
AMAP est bien représenté comme les jardins de Cérès.
panier de légumes hebdomadaire à 250 familles.
Le mérite du livre de Martine Debiesse est de
laisser chacun s’exprimer avec ses propres mots, pour des récits de vie
émouvants. Cette qualité, l’auteur écrivain biographe, comme elle le
revendique, est de parler pour ces hommes et ces femmes, mais pas à leur place.
Le livre n’est pas facile à acheter. On peut le
trouver dans les lieux cités plus haut et dans certains commerces militants. Il
n’est pas cher ( 12,50 euros).
DEBIESSE
Martine. Terres précieuses 2015
On peut aussi se procurer le livre dans les
librairies de Gif sur Yvette, Palaiseau ou sur le site
https://terresprecieuses.jimdo.com/le-trouver
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